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Les enfants l’adorent. « La capucine est facile à semer, explique Alexandre Tonnerre, à la tête d’Opus Paysage. Dans un pot, sur un balcon, il suffit de quelques graines pour obtenir une plante dans l’année. » Ensuite, elle gambade, se faufile, escalade les clôtures, grimpe à droite, à gauche, sur les balustrades, se glisse dans les interstices, roule entre les pavés et rampe sur le gravier. « Elle est un peu sauvageonne, poursuit l’architecte paysagiste. Je n’essaie même pas de la façonner ou de la maîtriser. C’est elle qui décide, elle est libre. » Mais pas solitaire.
La capucine aime jouer avec les éléments structurés, les murets, les vieilles échelles qui traînent, des garde-corps qui soutiennent son physique dégingandé. Elle peut aussi masquer un éboulis, rapiécer une déchirure dans une haie ou faire office de piège à pucerons dans les potagers.
« Ce n’est pas la reine des fleurs », chuchote Alexandre Tonnerre. « Ni la plus utilisée par les paysagistes, admet Géraldine Fortin, paysagiste en Normandie, qui la voit plutôt dans les périphéries. C’est une annuelle et nous aimons que les choses durent. » Or cette tropæloacée ne tient pas en place. En contrepartie, elle s’autoressème et revient parfois là où on ne l’attend pas. Comme une intruse. Ce qui donne un petit côté « arrivée là par hasard », informel voire accidentel, et apporte « un peu de poésie » au pied des arbres en ville ou dans un enclos. Géraldine Fortin l’aime lorsqu’elle s’allie « avec le fenouil pour griffer les parois trop rigides ». Quand elle renforce son caractère rural auprès des roses trémières, ou qu’elle « gagne en élégance au bras d’un sureau noir ».
En camaïeux, Alexandre Tonnerre l’accorde à des petits rosiers arbustifs jaune pâle, au feuillage cuivré des Carex testacea ou à la bignone, avec sa tête de trompette. Mais c’est le bleu qui lui va le mieux. Sans hésitation, l’architecte paysagiste normande la marie à « l’iris du Japon, dont les feuilles pointues fonctionnent en plus très bien avec les feuilles rondes des capucines ».
Alexandre Tonnerre plussoie et suggère aussi de les approcher d’une agapanthe, d’une sauge de Jérusalem ou de n’importe quelle fleur un peu vaporeuse à fleurs bleues. L’orange de la capucine se fait alors tonique. Au jardin ou en salade, elle provoque une petite étincelle poivrée qui réveille. D’où l’importance de l’utiliser avec modération. Comme une ponctuation.
Zone de prédilection Les sols frais mais ensoleillés et pas trop riches.
Entretien L’arroser régulièrement et déplacer ses tiges si elle commence à prendre trop de place.
Floraison De juin à septembre.
Aime S’étaler de tout son long.
N’aime pas Les sols secs.
Julie Lasterade
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